Peut-être pour la première fois de toute l'histoire de Djoto, Djuggernaut avait fait toute la route pour Djoto...à pied. Enfin, pas toute la route, vu qu'il était venu des Etats-Unis en bateau. Enfin, il n'avait pas vraiment eu le choix pour ça. De toute façon, il était beaucoup trop massif pour entrer dans n'importe quelle voiture, et même dans les avions on ne le laissait pas rentrer. Il était trop lourd, trop grand, trop immense. Ce que certains voyaient comme des qualités, lui, il en subissait le revers tous les jours, dans sa petite routine monotone. Les gens normaux ne voyaient pas les choses comme lui, parce qu'ils ne vivaient pas les déboires que lui subissait chaque jour. Enfin, il n'était pas non plus du genre à se plaindre, étant tout aussi content de pouvoir écraser ses ennemis d'un simple coup de poing quand la situation le demandait.
Toujours est-il qu'après deux semaines de marche (rien que ça), l'école était en vue. Caïn marchait toujours, son énorme sac en bandoulière, traversant les forêts par lesquelles il avait choisi de couper pour arriver plus vite. Heureusement qu'il était doté d'un excellent sens de l'orientation, même dans un pays aussi étrange que le Japon, sinon jamais il n'aurait pu arriver jusque là. Mais même comme cela, ce ne fut pas toujours une partie de plaisir. Par exemple, étrangement, à un moment, lorsqu'il était passé près des routes, il avait vu plus de deux cents motards habillés en veste en cuir, apparemment à la recherche de quelqu'un, l'avait interpellé agressivement. Ils n'étaient pas aller jusqu'à s'attaquer à lui, heureusement pour eux, mais le Djuggernaut s'était préparé au combat, au cas où. Il était suffisamment fatigué de son voyage pour en plus rajouter la fatigue d'un combat contre d'innombrables ennemis.
Il passa le portail de l'école, et dut presque se baisser pour pouvoir le traverser, puis continua le chemin jusqu'à la porte de l'institut qui lui ouvrait gentiment ses portes. Djoto était la seule école qui l'avait accepté, et surtout qui enseignait ce qui pourrait lui être utile pour la suite de sa vie, qui jusque là s'était déroulé assez difficilement...il arriva dans le hall, assez simple, pour ne pas dire banal, si on excluait la fontaine qui se trouvait en son centre, magnifique, attirante, spéciale.
Seule ombre au tableau, cependant : personne pour accueillir et diriger le nouvel élève, ni élève, ni concierge. Cela commençait mal...