C'était l'heure H du jour J. Enfin, elle arrivait dans ce pensionnat dont elle avait tant entendu parler. Apparemment, l'élite intellectuelle et combattante s'y trouvait, prenant des cours qu'on ne pouvait dénicher nulle part ailleurs. Pcell ouvrit les portes d'un geste lent et mécanique. Elle arrivait en éclaireuse, avant les autres Silicates. Leur plan était très simple à appliquer ; elles allaient trouver Gurdo et lui effacer la mémoire, ou l'éliminer s'il le fallait. A coup sûr, il serait étonné de retrouver ses anciens rivaux en ces lieux, après tant de temps sans en entendre parler. Il se croyait certainement tiré d'affaire en s'inscrivant dans cette école...Comme il s'était trompé...
Pcell entra dans le Hall...guère accueillant, vide de présence humaine, mais tant mieux. Elle n'aimait guère leur compagnie, êtres inférieurs qui étaient prisonniers de leur jalousie à l'égard de ceux qui leur étaient supérieurs. Donc la solitude lui allait très bien. La seule chose qu'elle espérait alors qu'elle traverse le hall, c'est que les autres Silicate la rejoigne très rapidement, afin de pouvoir vite passer à l'action et commencer les hostilités. Elle avait vraiment hâte de commencer à montrer ses talents.
Elle s'arrêta soudain, perplexe, et déposa sa petite valise, unique bagage qu'elle avait bien voulu prendre avec elle. Elle n'aimait pas la compagnie des humains, c'était un fait, mais elle avait quand même besoin qu'on lui indique où elle devait elle, et ce qu'elle devait faire en premier selon les règles de l'école. N'y avait-il donc personne pour remplir cette fonction, aucun concierge, aucun élève de bonne volonté ? C'était étrange comme manière de fonctionner. Mais bon, si telles étaient les traditions, elle se devait de les accepter. Elle les changerait plus tard, lorsqu'elle aura totalement conquis l'école, ce qui ne devrait pas durer trop longtemps, elle en était convaincu.

Bien décidée à aller évaluer une bonne fois pour toutes tous les dégâts causés dans le Hall d'entrée de l'école, Isuzu allat y faire un tour d'un pas rapide et pressé. Elle n'avait pas que ça à faire, sa fonction l'obligeant à effectuer tout un tas de corvées plus fades les unes que les autres. Petite, elle rêvait d'être princesse, et être une exécutrice n'était peut-être pas ce qui s'en rapprochait le plus !
Tout en grommelant intérieurement, elle pénétra dans le Hall, s'attendant à le trouver vide, comme la majorité du temps. Cependant, pour une fois, elle fut surprise. Une nouvelle étudiante venait d'arriver à Djoto, fraichement débarquée, avide d'apprendre. Mais Isuzu ne put s'empêcher de froncer les sourcils en la dévisageant. Elle était pour le moins étrange...
Tout d'abord, elle eut l'impression de se retrouver devant une version féminine de Gurdo. Puis, en y regardant d'un peu plus près, elle la trouva finalement beaucoup plus humaine que le membre du Skin Gang, même si elle gardait un air assez effrayant, et glacial. C'était une jeune femme aux allures de cyborg, le regard inexpressif, mais l'air extrêmement distante et antipathique. Sans savoir comment l'approcher, en tant que vice-présidente du club des Exécuteurs, Isuzu se devait de lui souhaiter la bienvenue et de lui indiquer la marche à suivre. Elle s'approcha donc de l'inconnue en tâchant de ne pas avoir l'air trop étonnée et de ne pas trop la dévisager.
"Bonjour, je te souhaite la bienvenue dans ce qui sera pour un moment ta nouvelle demeure. En choisissant cette école, tu as sans aucun doute fait le meilleur des choix, c'est une décision que tu ne regretteras pas, assurément. Je me nomme Emi Isuzu, et suis la vice-présidente du club des exécuteurs, à savoir le clan qui fait règner la loi dans l'école, faisant appliquer les règlements d'ordre intérieur. A priori, nous sommes également les élèves les plus puissants de l'Institut. Je me ferai une joie de te conduire à une chambre, si tu le désires."
Elle lui tendit une main d'un air gentil et sympathique, tâchant d'avoir l'air le plus amical possible.

Et c'est là que, courant dans les couloirs, en slalomant entre bancs chaises et autres brols qui n'avaient pas à être là, Edward Elric, le héros, le jeune homme admiré de tous et de toutes, venait accueillir la nouvelle. Ses chaussures hurlaient le brut du fer frappant le carrelage du hall à chacun de ses pas, qui étaient fort nombreux, ses petites jambes ne lui offrant pas l'allonge d'un coureur jamaïquain.
Oui, il était déjà au courant de l'arrivée de cette femme étrange à l'aspect peu chaleureux, mais ce n'est pas parcequ'il s'était renseigné d'une quelconque façon, loin s'en fut.
Pour tout dire, le blondinet cherchait un sandwich aux ingrédients connus de lui seul, un sandwich magnifique qu'il avait prit le soin de préparer pour se remplir la pense, mais qui avait disparu dès qu'il avait tourner son dos pour saisir à boire dans le frigo. Le fou qui a osé lui prendre son sandwich (car Edward n'imaginait pas son repas s'en aller par lui-même, et ce malgré ce que renfermait le pain) le payerait cher ! Mais pas tout de suite, car en le cherchant, le nabot avait aperçut par la fenêtre de l'un des étages supérieurs la silhouette noire de la nouvelle se dirigeant vers l'école la moins recommandable de ce bas monde.
Et bien entendu, il y voyait peut-être le salut de son clan, qui, malheureusement, était la honte de cet institut d'emmerdeurs.

Mais le pire dans l'histoire est encore à venir ; lorsqu'il tourna vers la gauche pour apercevoir l'entrée et la nouvelle, il ne la vit pas qu'elle ! Il vit également Emi Isuzu, qu'il ne connaissait pas plus que ça mais qu'il détestait déjà, en train de corrompre cette personne encore étrangère aux traditions de cet enfer.
Cet imprévu lui fit perdre tout ses moyens -bien qu'il n'en eut pas beaucoup à la base- et il oublia rapidement son plan de recrutement.

"Salut les filles, Bienvenue à toi... toi ! Moi c'est Edward."

Et, se rendant rapidement compte qu'il interrompait des présentations moins expéditives que les siennes, il s'empressa d'aller droit au but.

"Vous n'avez pas vu un sandwich dans une assiette bleure, qui sent comme un mélange de fraise et de moka ?"

Ivy marcha maladroitement, de son pas lourd et mal assuré, jetant des regards de tous les côtés, jusqu'aux portes de l'institut Djoto. Il était nerveux. Pas à cause des cours, non, cela faisait longtemps qu'il n'était plus le maître de ses résultats. Parce qu'il avait peur d'arriver trop tard au goût de Pcell et de subir ses foudres. De plus, lorsqu'il était sans elle, il se sentait perdu, à la merci de tous les dangers, malgré sa force surhumaine. Elle était sa protectrice, sa maîtresse, et il lui devait tout, sa réussite et sa puissance. Sans elle, il n'était rien.

Vu de l'extérieur, l'Institut était véritablement imposant, mais cela ne comptait en rien pour Ivy, qui n'avait que faire de cette école. Il n'y allait que parce que Pcell le lui avait ordonné, et rien d'autre n'avait la moindre importance. Sans faire attention à ses gestes, il ouvrit les portes de l'établissement, et pénétra à l'intérieur, faisant ses premiers pas à Djoto. Et il ne fut pas déçu de ce qu'il vut en premier.

Sa maîtresse était déjà sur les lieux, face à deux autres personnes. Une jeune femme à l'air aimable, bien habillée, classe, mais qui n'était pas très impressionnante, et un garçon de taille moyenne, voire petite, qui les regardait d'un air niais, et, passablement stupide. Celui-ci fit un pas vers les deux jeunes femmes, et balbutia quelque chose qu'Ivy n'entendit pas de là où il était. Mais qu'importe, le pire avait déjà été commis. Il s'approchait un peu trop de sa maîtresse au goût d'Ivy, qui perçut cela comme un mouvement hostile et menaçant. Il réagit donc au quart de tour, sans se questionner, comme il en avait prit l'habitude depuis maintenant de nombreuses années.

"Eloigne toi de Pcell, immonde cafard !" cria-t-il en s'élançant à toute allure, les deux mains tenant fermement la poignée de son énorme sabre métallique.

Une fois arrivé à la hauteur du garçon, devant l'air stupéfait de la jeune fille inconnue, il leva son arme gigantesque, et l'abattit de toute ses forces en direction de son adversaire désigné. Celui-ci eut juste le temps de faire un bond de côté pour éviter le coup, ce qui lui sauva probablement la vie. L'arme s'écrasa au sol, créant un énorme trou, faisant voler des morceaux du parterre partout dans le hall, et causant un horrible craquement sonore qui résonna dans la pièce. Ivy était très fort, et maniait son arme à la perfection. Son attaque inciterait probablement l'horrible bonhomme à rester à bonne distance de sa maîtresse, désormais...

Edward, qui était venu en paix a la base, n'avait pas apprécié l'entrée du nouveau monstre... Comme si nous n'avions pas assez avec Gurdo. Il avait effectivement esquivé, mais pas en sautant, il avait fait une roulade sur le côté comme il les aimait tant, alliant classe et pratique. Une fois cette esquive bien faite, il posa sa main au sol et fit jaillir du mur derrière son assaillant une poutre d'un mètre de large en forme de poing en direction du dos du gros moche pour l'envoyer droit six mètres derrière le blondinet... Si cela le touchait du moins, car si son adversaire ne jaugeait pas ses ennemis, Edward malgré son apparente bêtise ferait tout l'inverse. Si l'alchimie n'est pas accessible à tous, c'est parçe qu'elle nécessite un certain talent pour le calcul et la science en général.

Le petit garçon savait donc que si son adversaire réussissait,l'exploit d'esquiver un objet venant dans son dos avec une vitesse fulgurante, il aurait bien raison de s'en faire. Cela lui fit penser qu'une fois son poing géant esquivé ou non, il aurait a se préparer à la suite du combat.

Si l'adversaire est touché, il tombe six mètres derrière Ed. Il y a alors deux possibilités : soit il tombe comme un looser et perds du temps précieux a se relever, ce dont Le blond profitera pour faire jaillir un autre poing du plafond pour l'écraser.
Si il se réceptionne bien, Ed allongera le poing déjà présent pour frapper une second fois, mais plus fort grâce a la distance parcourue par la masse de pierre, le moche, ce qui l'enverrait a nouveau valser si il n'explose pas au choc.
Il est également probable que cet inconnu esquive le coup. Alors notre héros devra se faire un bouclier partant depuis le sol pour contrer le prochain coup, êtes donner le temps de sortir sa lame de sa prothèse.

Le meilleur resterait le cas où il esquiverait et comprendrait qu'il n'a aucune chance dans ce duel, mais cela est une possibilité minimale. Surtout en sachant que ce ne sera peut être pas un duel, puisque celle qu'était venu saluer Edward semble le connaître et inversement. Deux adversaires sont donc possible.. A surveiller.

La seconde précise ou le choc doit avoir lieu parut donc une éternité pour notre alchimiste favori..

Ivy n'était assurément pas le plus rapide des Silicates, mais était certainement l'un des plus forts et des plus résistants. Il ne vit pas le bloc de pierre surgir du mur mais le sentit lorsque celui entra en contact avec son armure de metal. Aussitôt, sans lâcher son arme, ce qui le mènerait à sa perte, et par réfléxe, Ivy fit volte face, tandis que le bloc de pierre l'emmenait dans sa course. Il ne serait pas projeté en arrière, pas question, ce serait indigne de ses pouvoirs, donnés par Pcell en personne. Usant de son immense force physique, s'aidant de ses bras métalliques, il s'efforça de contenir l'impact du morceau de mur, en le bloquant, l'empêchant de se mouvoir davantage. Il ne savait pas comment ce petit homme était capable d'un tel déploiement de force, mais une fois l'effet de surprise passé, ce n'était plus si terrible.

Etant donné que le morceau mur ne semblait pas disposé à s'arrêter de pousser Ivy, qui avait du mal à lutter, celui-ci dut se résoudre à utiliser un moyen plus violent de se défendre. Il choisit de perdre un quart de secondes, le temps de relever son énorme arme de métal, et de l'abattre sur le bloc de mur, le réduisant littéralement en miette, des éclats de béton propulsés dans tous les sens. Les spectateurs jusque là immobiles durent faire des efforts pour éviter d'être touché par l'un de ces morceaux de pierre, pouvant être dans mortels dans certaines situations. Mais ce n'en était pas fini pour Ivy. Son adversaire avait relevé le défi, il devait à présent l'éliminer...comme tout bon silicate l'aurait fait.

Fou de rage, Ivy saute dans les airs, faisant un bon de plusieurs mètres de haut, brandissant son arme au-dessus de son crâne, silencieusement. Sa vitesse s'amplifia soudain, même si elle n'atteignait pas celle des autres membres de son clan. Sa gigantesque arme allait faire des dégâts. Il fixait son adversaire d'un air vengeur, ne cherchant pas simplement à le mettre hors de combat, mais à le tuer !! Dans quelques secondes, ce serait le choc.

"Mange ça, vermine !" hurla-t-il, tandis qu'il effectuait le mouvement de violence dont il avait tant l'habitude.

Isuzu ne savait plus où donner de la tête. Elle qui était simplement venue accueillir une nouvelle élève devait maintenant gèrer diverses intrusions, pas toutes amicales, et voilà qu'un combat à mort venait de commencer sous ses yeux incrédules. Décidément, heureusement qu'elle se trouvait là. En tant qu'exécutrice, elle se devait d'intervenir, déjà que les dégâts causés au Hall étaient monstrueux...ces deux étudiants allaient l'entendre ! Pour l'heure, empêcher l'un ou l'autre de mourir était une priorité, si elle ne voulait pas avoir d'ennuis avec le directeur, ou, plus grave, avec Mitsuomi. Lorsqu'elle vit le nouveau venu monstrueux bondir dans les airs, préparant son attaque contre Edward, elle sut qu'elle devait s'interposer.

Usant de sa vitesse légendaires, Isuzu se précipita vers le petit blond, juste avant que l'énorme arme du cyborg ne s'abatte sur lui, risquant de lui ôter la vie. Elle le saisit par le col, et sauta hors de portée du monstrueux coup du nouvel arrivant, emmenant Edward avec elle dans sa course. Sous le coup du monstre, le sol fut à nouveau grandement endommagé, à son grand désarroi...comment allait-il expliquer cela à Mitsuomi ?! Ahlala, la journée commençait mal, très mal...Au moins avait-elle mis le blondinet hors de danger. Il fallait calmer l'autre, maintenant...etrangement, il lui faisait penser à Gurdo.

"Bon, écoute moi bien, le fauteur de troubles. Tu vas te calmer, immédiatement. Ici, c'est peut-être une école de combat, mais on agresse pas comme ça les gens sans raison, d'accord ? Je te somme d'arrêter de tout saccager, ou je serai obligée d'employer les grands moyens, ce que tu n'as pas envie, j'en suis convaincue. Alors, calmos, capiche ?"

Elle avait parlé d'un ton ferme, sans réplique, mais ignorait si cela aurait l'effet escompté sur la créature, qui la regardait maintenant d'un air stupide, inexpressif. Ces espèces de robots étaient vraiment étranges. Isuzu jeta un nouveau regard consterné sur l'état du hall. Des murs estropiés, un sol détruit...bon sang, on aurait dit qu'un troupeau de Bunshichi fous furieux venaient de traverser la pièce, explosant tout sur leur passage ! C'était du délire !

Edward, en sécurité plus loin, observait la monstrueuse créature. Il réfléchissait pour trouver une solution, et parmis les différentes possibilités proposées, appuyer les propos d'Isuzu était la plus logique. Alors ni une ni deux, il posa ses deux mains au sol, et ferma les diverses fissures au sol en plus de réparer les murs. Mais ce qu'il fit ensuite était le plus important. Pendant que les personnes présentes observaient les soins apportés au couloir, le nabot dessinait un autre pentacle sur le sol. Une main absolument géante apparut en dessous du silicate hostile, d'abord simplement un dessin, puis une gravure, jusqu'à ce que les doigts de pierres saisissent l'arme massive de l'adversaire.

Il regarda alors la femme qui lui avait certainement sauvée la vie, pour lui faire comprendre que tant qu'ils seraient à l'intérieur, le monstre ne ferait de mal à personne.

Pcell avait observé les actions de son pantin en silence, analysant les moindres de ses mouvements, les yeux vides de toute expression. Ivy se comportait comme elle l'attendait ; une brute sans cervelle, qui la protégerait corps et âme. Aux yeux des autres, son comportement paraîtrait anormal, étrange, idiot. Pour elle, il remplissait parfaitement le rôle pour lequel elle l'avait littéralement créé. Mieux qu'un garde du corps. Une arme, et un bouclier, qu'elle manipulait à la perfection. Il lui manquait peut-être quelques règlages, mais après tout, c'était le tout premier dont elle s'était occupée, il était logique que le pauvre soint moins performant que les autres.

Il était inutile de cacher plus longtemps qu'Ivy était son "ami", et elle ne voulait pas non plus que la situation dégénère trop rapidement, ayant besoin de temps et de discrétion pour s'installer correctement dans l'école, et commencer sa lente ascension, mettant en place ses plans lentement mais sûrement. Ainsi, elle se devait d'intervenir avec que leurs interlocuteurs ne se battent pour de vrai, d'autant plus que la jeune fille qui leur faisait face semblait être plutôt influente dans l'école. Ils devaient se la mettre dans la poche, ou bien elle risquait de leur mettre des bâtons dans les roues, ce qu'il fallait absolument éviter.

"Ivy ! Cesse d'agir comme une brute incapable de réfléchir, et laisse ces gens tranquilles. Tu es dans une école, il va falloir que tu apprennes à vivre en société. Viens ici, et calme toi."

Elle avait dit tout cela d'une voix monotone, sans aucune émotion n'apparaisse dans son discours. Et elle continuait de le fixer, le regard vide, sans aucune trace d'humanité. Etant donné qu'Ivy était retenu par l'espèce de main de pierre gigantesque que le garçon blond avait créé, elle devait tout d'abord le libérer, ce qui lui permettrait de faire d'une pierre deux coups : elle leur ferait une démonstration de sa puissance et de ses capacités presque sans limite. Elle tendit le bras, et le bout de celui-ci se transforma soudain en une sorte de canon ultra-sophistiqué, sous les yeux ébahis des spectateurs abasourdis. Puis, sans autre forme de sommation, elle tira, un coup sec et précis.

L'explosion fut immédiate, et la main de pierre fut littéralement réduite en pièces sous la puissance du choc. L'emploi du mot "canon" n'était pas exagéré ; contrairement à Gurdo, ce n'était pas un vulgaire fusil qu'elle utilisait, cette arme étant bien trop primitive et faible pour qu'elle s'en intéresse. Elle, elle voulait de véritables capacités, être une vraie machine à tuer. Pas une sorte de cyborg trop faible pour achever ses adversaires. A présent, elle n'attendait plus qu'Ivy, à qui elle avait ordonné de la rejoindre, pour continuer à parlementer avec celle qui l'avait accueillie.

Obéissant comme chaque fois aux moindres volontés de sa créatrice, Ivy attendit d'être libéré de l'emprise du pouvoir de son adversaire, ce qui fut vite fait vu la puissance de Pcell. Une fois que ce fut réalisé, il jeta un dernier regard à celui qu'il combattait encore quelques minutes plus tôt, ainsi qu'à sa sauveuse de dernière seconde, la jeune fille aux cheveux rouges. Ensuite, il obéit au dernier ordre de celle qu'il adorait plus que tout, la rejoignant de son pas lourd et quelque peu gauche.

La seule chose qu'il espérait, c'était de ne pas l'avoir vexée ou déçue, car c'était là à peu près sa seule crainte. Il voulait absolument prouver à Pcell qu'il était le guerrier parfait qu'elle avait voulu créé, en tout point supérieur à des êtres de basse qualité tels que Gurdo, ou les humains qui peuplaient cette école. Et pour celà, il enchaînerait les combats, et en sortirait inlassablement victorieux, car c'était là sa volonté. Sa seule et unique volonté, en fait, bien sûr dictée par Pcell, unique autorité présente dans son existence.

Ivy s'immobilisa derrière sa maîtresse, incapable de faire le moindre mouvement si ce n'était pas elle qui le lui dictait juste avant. Cela pouvait paraître risible, mais c'était la vie telle qu'il la voyait, et rien ne pouvait lui faire changer de comportement. C'était inscrit dans ses gênes, tout simplement.

Isuzu ne savait pas quoi penser de ces deux nouveaux arrivants. A peine entrés dans l'école, ils semaient déjà le grabuge, s'attaquant directement aux autres et ne se gênant pas pour toute détruire. Comme si il n'y avait pas assez de membres fous dans cet institut...Mais que pouvait-elle faire ? Elle décida de leur laisser une chance, de ne pas leur pourrir leur arrivée, mais de tout de même les prévenir qu'il fallait qu'ils se calment. Pcell, même si elle avait l'air étrange, semblait avoir un contrôle efficace sur le fou qui l'accompagnait, c'était déjà ça...

"Ecoutez-moi, tous les deux. Je ne vous connais pas, et je m'en fiche. Vous êtes inscrits dans cette école, et il y a des règles, que vous vous êtes engangez à respecter, aussi dur que cela puisse être. Alors je vous serai reconnaissante de ne plus commettre d'actes comme ce que vous venez de faire. Sinon, vous aurez à faire à mon organisation, celle qui gère cet institut. J'espère que je me suis bien fait comprendre, nous ne tolérerons pas ce genre d'attitude."

Elle leur jeta un dernier regard courroucé, puis, ayant d'autre chose à faire, elle décida de s'en aller, les laissant là se débrouiller entre eux et méditer sur ses paroles pleines de bon sens. Alors qu'elle s'aprêtait à sortir de la salle, une idée lui vint alors, assez brillante pour être dévoilée immédiatement. Elle se tourna vers Edward et lui dit de sa voix claire et cristalline :

"Emmène les jusqu'à leurs chambres, s'il te plaît. Cela te permettra de sympatiser, si c'est possible."

Et elle sortit du hall.

Pcell n'avait aucune envie que le jeune homme qu'Emi Isuzu avait désigné leur serve de guide, tant l'image qu'elle avait de lui était négative. Ainsi, une fois que l'Exécutrice eut disparu en dehors du Hall, la chef des Silicate se tourna vers celui qui devait leur indiquer le chemin jusqu'aux chambres, et lui déclara d'un ton glacial, comme à son habitude :

"Ecoute moi bien, minable être inférieur. Nous n'avons en aucun cas besoin de ton aide si pitoyable, crois-moi sur parole. Je te conseille d'oublier jusqu'à nos noms, et la démonstration de force que t'a gentiment faîte mon ami Ivy. Ainsi, il ne t'arrivera rien de cruel, rien de malheureux. J'espère que je me suis bien faîte comprendre, et que je n'aurai pas à réfléchir à un moyen de te supprimer. Sur ce, nous quittons les lieux, nous nous en sortirons très bien seuls. Ivy, suis moi."

Et, sans accorder ne serait-ce qu'un regard supplémentaire à Edward qui l'observait, les yeux ronds, Pcell, qui risquait fort de devenir l'un des éléments perturbateurs majeurs de l'institut Djoto, se dirigea vers la sortie, comme d'habitude suivie à la trace par son bras droit, Ivy, qui n'avait pas ouvert la bouche durant tout ce temps. Cette entrée avait été bénéfique au moins dans le sens où ils avaient fait la connaissance d'une des membres les plus importantes du fameux Club des Exécuteurs, apparemment le clan le plus fort de toute l'école, qui faisait règner l'ordre et imposer sa loi. Pcell en avait immédiatement conclu quelque chose, quelque chose dont elle venait de se rendre compte : elle voulait les dominer, eux-aussi, et que son groupe remplace le leur dans la hierarchie de l'école.

Ce n'était qu'une question de temps. Le pire des ennemis des étudiants de l'institut Djoto venait de faire son entrée.

A l'instant même où l'horrible couple s'en alla, Edward eut un rire comme en tiennent ceux qui vienne de vivre une situation traumatisante. En effet il venait de comprendre que la dite "Pcell" était semblable à Gurdo sur bien des caractéristiques, et était probablement pire au niveau "absence d'humanité". Il la détestait donc déjà et s'acharnerait à lui mettre des bâtons dans les roues. Que cela soit en prévenant simplement les exécuteurs, ou en les détruisant lui même, ce qu'il pourrait sans doute fer en les touchant de sa main qui attendait tranquillement dans son gant couvert de symboles incompréhensibles de la plus part des gens, si ce n'est de Roy Mustang.

Il serra le poing et répara à nouveau le hall. Bon, il ne faisait pas non plus de la finesse et les murs garderaient donc quelques cicatrices de cet affrontement, mais cela permettait à notre Fullmetal alchemist de s'exercer, ainsi que de réfléchir à ce qu'il pourrait faire pour arrêter ces perturbateurs.

Il savait néanmoins que son clan, où l'accompagnaient Kayugui et Roy, ne lui seraient d'aucune aide, les pouvoirs de Roy étant plutôt joli, mais parfaitement inutiles contre ces créatures, et son chef de clan n'étant plus à l'institut pour une durée parfaitement indéterminée. Il était donc seul à pouvoir lutter, s'il ne faisait pas appel à d'autres personnes.

La situation paraissait d'ores et déjà mal barrée.